Depuis le 7 août on entend partout « bolô nimini », expression Tém qui, traduite signifie » on a lancé le feu ». On dirait une annonce de guerre et pourtant il n’en est rien.
Le « lancement du feu » une coutume ancestrale Tém
Il s’agit d’une vieille pratique traditionnelle revalorisée chaque année. Celle ci exige des oncles un devoir envers leurs neveux.
A partir de la date du lancement de feu, chaque neveu est en droit de réclamer son « faaba » auprès de ses oncles.. Et ces derniers sont dans l’obligation de céder quelque chose à leurs neuveux.
Le « faaba » est un cadeau ! Le cadeau peut être en nature ou en espèce. Tout est bon à offrir ( pagne, argent, moto….).
La menace n’est pas exclue
Le faaba est réclamé dans la paix et le respect. Cependant dans certains cas la menace n’est pas exclue.
Traditionnellement mais pas dans la pratique, la femme de l’oncle est supposée être la femme du neveu. Cette dernière est donc tenue manu militari de verser le faaba à « son mari”. Si elle ne le fait pas spontanément, le neveu peut menacer d’emporter un de ses biens essentiels. Il peut même emporter le lit où elle dort et l’oncle qui est le vrai mari n’a pas le droit de s’y opposer.
Une tradition partagée
Le « lancement du feu » a lieu la nuit. Ceux qui y participe sont muni chacun d’un flambeau, un baton enflammé. La pratique tire son nom de cette représentation.
Cette tradition existe aussi en pays Bassar et s’enclenche au même moment que celle en pays Tém. En pays Bassar on dit « fama » pour le cadeau et » b’toh n’gmi » . Le principe est le même. Les neveux et nièces attaquent les oncles et tantes. Ceux qui ne s’exécutent pas par volonté le feront par force !
Réclamons nos cadeaux vivants ! Mais soyons aussi reglo envers les neveux hein !