Le chef de la diplomatie Tchadienne, Chérif Mahamat Zene a fait savoir jeudi qu’il a des raisons de s’inquiéter de la présence des mercenaires russes de la société Wagner sur le sol africain.
« Toute ingérence extérieure, d’où qu’elle vienne, pose un problème très sérieux pour la stabilité et la sécurité de mon pays », a fait savoir jeudi 23 septembre le chef de la diplomatie du Tchad, Chérif Mahamat Zene, au sujet de l’implication de la société privée Wagner en Afrique.
« Il y a des mercenaires russes présents en Libye, qui sont aussi présents en République centrafricaine. Nous avons des raisons de nous préoccuper de la présence de ces mercenaires parce que les assaillants qui ont attaqué le Tchad en avril et causé la mort de l’ancien président (Idriss Deby) ont été formés, encadrés par la société privée de sécurité Wagner », a-t-il déclaré.
Tout sera mis « en œuvre pour que le Tchad soit protégé sur toute l’étendue de son territoire », a-t-il ajouté après avoir rappelé les attaques subies par son pays en avril et mai, lors d’un entretien avec l’AFP et le média Africa Confidential accordé en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
À la question de savoir si le Tchad avait la preuve d’une pénétration de ces mercenaires russes dans son pays au printemps, le ministre a répondu par la négative. « Le 30 mai, le Tchad a fait l’objet d’une attaque près de la frontière centrafricaine […] appuyée certainement des Russes », a-t-il aussi rappelé. « Nous avons toutes les preuves de la présence de ces Russes aux côtés des forces centrafricaines et cela nous préoccupe », a insisté le ministre.
« Wagner a engagé son personnel en Libye et en Centrafrique [et] il est évident qu’il y a des communications téléphoniques entre les deux entités. Ça, nous en avons des preuves, les deux Wagner communiquent, ça c’est sûr », a déclaré le ministre.
Lors d’un discours pré-enregistré par vidéo devant l’Assemblée générale de l’ONU, le président de transition tchadien, le général Mahamat Idriss Deby Itno, fils du président défunt, a réclamé jeudi une aide accrue pour les pays du Sahel faisant face à la montée en puissance de groupes jihadistes. »Tout en saluant les efforts fournis par les différentes forces intervenant au Sahel, le Tchad souligne l’impérieuse nécessité d’un soutien multiforme plus important tant aux forces conjointes (du G5 Sahel) qu’à leurs États membres individuellement pris » », a-t-il dit.
La menace « ne se limite pas au Sahel, mais s’étend déjà vers la Côte d’Ivoire, le Bénin. Il n’est pas exclu qu’elle touche l’Afrique centrale », a souligné le chef de la diplomatie tchadienne en évoquant le Cameroun, déjà frappé.