L’Oversight Board, conseil de surveillance créé par Facebook pour examiner ses propres décisions, a mis le réseau social en garde contre son rôle dans l’escalade de la violence en Ethiopie. L’organe s’est prononcé hier, suite à un cas de désinformation ciblant le pays, intervenu sur Facebook.

Depuis 2018 et la reconnaissance de son rôle dans la crise ethnique au Myanmar, Facebook se montre rigoureux sur la gestion des discours haineux sur sa plateforme. Malgré tout, 3 ans plus tard, le réseau social n’arrive pas encore à les bannir.

Le Conseil de surveillance a évalué une publication en amharique qui affirmait que le parti tigréen était responsable de meurtres, de viols et de pillages à Raya Kobo et dans d’autres régions. « Alors que l’utilisateur prétend que ses sources sont des rapports antérieurs anonymes et des personnes sur le terrain, il ne fournit même pas de preuves circonstancielles pour soutenir ses allégations. Les rumeurs alléguant qu’un groupe ethnique est complice d’atrocités de masse, comme on le trouve dans ce post, sont dangereuses et augmentent considérablement le risque de violence imminente », a déclaré le Conseil de surveillance dans son évaluation.

Le post avait été détecté par les outils de modération de contenu de Facebook et supprimé, avant d’être restauré. Finalement, le conseil de surveillance a annulé la décision de Facebook de réintégrer la publication qui viole les règles du réseau social concernant les discours haineux. Il faut rappeler que l’Ethiopie est déchirée depuis plusieurs mois par un conflit opposant le pouvoir central aux autorités tigréennes.

Le conseil de surveillance a ainsi créé un précédent allant en faveur de la prudence concernant les posts ciblant les régions en proie à la violence. L’organe a notamment évoqué, en expliquant sa décision, « le cas au Myanmar ». Un rapport, réalisé à la demande de Facebook, avait conclu, en 2018, que le réseau social a servi à attiser la haine dans le pays marqué à cette période par le « génocide » des Rohingyas, une minorité ethnique locale.

Le Conseil de surveillance a également demandé à Meta d’évaluer sa capacité à modérer les contenus dans les langues du pays, notamment sur Facebook et Instagram.

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