Richard Randriamandrato a été limogé , ce mardi sur décision du président Rajoelina. Il lui est reproché d’avoir pris seul la décision de voter en faveur de la résolution de l’ONU condamnant « les annexions illégales de la Russie en Ukraine », alors que Madagascar a toujours revendiqué faire partie des « pays non alignés ».
Madagascar s’était toujours abstenu lors des votes sur le conflit russo-ukrainien pour marquer sa neutralité. Et l’éviction du ministre des Affaires étrangères du gouvernement suite à ce vote soulève néanmoins quelques questions.
« Cette décision de voter “pour”, je l’ai prise en mon âme et conscience », affirme Richard Randriamandrato, contacté par RFIquelques minutes après l’annonce de son limogeage. « Je ne pense pas que l’intérêt de la nation ait été mis en danger par ce vote » poursuit-il, « l’histoire jugera la suite ».
En revanche, à la question « cela signifie-t-il que vous avez voté en faveur de la résolution sans en avoir préalablement discuté avec le président de la République », le ministre élude : « Je ne réagirai pas là-dessus », indique-t-il.
Un vote qui étonne
Au ministère, la raison de son limogeage laisse perplexe. « C’est étonnant qu’il n’ait pas reçu de directives. Avant d’agir, il est obligé de prendre des directives, surtout pour un vote si important. »
Même constat d’étonnement au sein des chancelleries contactées, particulièrement, disent-elles, avec un président de la République qui n’a jamais autant pratiqué qu’aujourd’hui le micromanagement pour gérer le pays.
Le ministre des Affaires étrangères aurait-il alors servi de fusible, pour calmer, entre autres, les nombreux mécontentements surgis après le vote, sur les réseaux sociaux ? Au ministère des Affaires étrangères, le départ du chef de la diplomatie est un soulagement pour une grande partie du personnel, en grève, trois mois sur les six passés sous ses ordres de ministre. Son comportement avec le personnel avait d’ailleurs été beaucoup décrié.
En rappel, Richard Randriamandrato avait pris la tête de ce ministère en mars dernier. En attendant une future nomination, c’est le ministre de la Défense qui devrait assurer l’intérim.