Le Niger, en proie à une situation critique suite à l’isolement économique découlant de la suspension des transactions commerciales avec les pays de la CEDEAO, fait face à une crise humanitaire. Alors que les Nations Unies s’efforcent d’acheminer de l’aide vitale, la complexité politique crée un blocage potentiellement dangereux pour la population nigérienne. Examinons les développements récents et les alternatives en matière de canaux d’assistance.

L’Aide Humanitaire sur le Point de Blocage


Une initiative humanitaire, initiée par les Nations Unies, visant à ravitailler le Niger en produits de nécessité est actuellement dans une impasse. Une trentaine de camions, transportant des produits nutritionnels et des médicaments destinés au PAM et à l’UNICEF, devraient être acheminés vers différentes destinations clés à travers le pays. Cependant, le Bénin, ayant ouvert un couloir humanitaire depuis le 05 septembre 2023, se heurte à une résistance ; les autorités nigériennes bloquent l’entrée du convoi sur leur territoire. Ce blocage n’est pas fortuit, la junte nigérienne soupçonne le Bénin de jouer un rôle crucial dans une potentielle intervention militaire visant à rétablir le président Bazoum, rendant toute aide provenant du Bénin suspecte et indésirable aux yeux de la junte.

Le Togo : Une Lueur d’Espoir dans la Crise


À l’ouest du Bénin, le Togo, sollicité comme le Nigeria pour acheminer l’aide, s’est déclaré favorable à participer à la facilitation de l’accès à l’aide humanitaire pour le peuple nigérien. Robert Dussey, le patron de la diplomatie togolaise, a exprimé la volonté du Togo à « faciliter le travail des agences humanitaires des Nations unies » dans une note adressée au président de la commission de la Cédéao le 15 septembre 2023. Cette annonce découle d’une requête des agences onusiennes qui sollicitaient la CEDEAO pour faciliter le transport de l’aide humanitaire au Niger.

Les Alternatives de Routes Humanitaires : entre Possibilité et Risque


La route via le Togo est envisagée comme un « plan B » potentiel pour l’acheminement de l’aide humanitaire. L’alternative, passer par le Burkina Faso, a déjà été utilisée il y a trois semaines, où 300 camions ont transité pour atteindre le Niger. Néanmoins, ce détour est long et s’accompagne de risques liés à l’insécurité dans la région.

Malgré la réponse positive de Lomé à la requête onusienne, il est crucial de noter que cela ne modifie pas la suspension par l’Office Togolais des Recettes (OTR), depuis le 1er août, des transactions commerciales et du service de transit en provenance ou à destination du Niger.

La crise politique au Niger présente un défi pour la livraison d’aide humanitaire essentielle à la population nigérienne. Les manœuvres politiques et les suspicions ont entravé l’acheminement d’une assistance vitale à travers les couloirs humanitaires du Bénin. Alors que le Togo se positionne comme une alternative viable, la situation demeure précaire, avec des choix de routes d’acheminement limités et potentiellement risqués. Les jours à venir seront déterminants pour voir comment la communauté internationale et les pays voisins navigueront à travers ces eaux politiques troubles pour assurer l’arrivée de l’aide aux citoyens du Niger.

Merv.

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