Le procès de l’assassinat du révolutionnaire Thomas Sankara, ouvert le lundi 11 octobre, a été renvoyé au 25 octobre prochain sur requête de deux avocates de la défense.
Elles ont exprimé la nécessité d’avoir plus de temps pour consulter l’ensemble des pièces du dossier qui leur a été transmis à un mois du procès. M. Urbain Méda, président du tribunal militaire de Ouagadougou, a donc pris la décision d’un report de ce procès longtemps attendu par le peuple burkinabé qui considère Thomas Sankara comme le père de la Révolution.
34 année plutard, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara s’est ouvert hier lundi avec une absence de taille, celle du principal accusé sinon l’ex-président, Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis son déclin.
Sans surprise, le principal accusé dans l’affaire du meurtre du héros de la jeunesse africaine a été le grand absent à l’ouverture du procès. Accusé de « complicité d’assassinats », « recel de cadavres », « attentat à la sûreté de l’Etat », Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire, pays dont il a reçu la nationalité, a refusé de se présenter devant la cour. Son absence est perçue par certains comme un acte de mépris pour la justice burkinabé. « L’absence de Compaoré est un mépris pour la justice de son pays d’origine » et « dénote quelque part aussi sa culpabilité éventuelle », a déclaré Stanislas Benewendé, avocat de la famille Sankara.
Au banc des accusés, 12 des quatorze attendus ont répondu présents, au nombre desquels, le général Gilbert Diendéré, ex-chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, impliqué dans l’affaire du coup d’Etat en 2015, qui purge une peine de 20 ans de prison. Avec lui, des soldats de l’ancienne garde présidentielle, dont l’ancien adjudant-chef Hyacinthe Kafando. Celui-ci est soupçonné d’être le chef présumé du commando actuellement en fuite et responsable de l’assassinat de Thomas Sankara et 12 de ses compagnons en 1987.
Pour la famille de Sankara, ce procès est celui de « la manifestation de la vérité ». Les avocats de Blaise Compaoré ont pour leur part, dénoncé un procès « politique devant une juridiction d’exception ».